Guillaume Corbeil

En 75-100 mots, pourquoi avez-vous choisi ce livre ? S’agit-il d’une lecture de loisir, obligatoire, suggérée ?
C’est en ajoutant des livres sur un présentoir, ayant comme thématique « Auteurs québécois », que je suis tombée sur le livre Trois princesses de Guillaume Corbeil. La couleur orangée du bouquin a suscité mon intérêt tandis que le titre a éveillé ma curiosité. Malgré mon âge, j’aime encore les histoires de princesses. J’apprécie lorsque les auteurs réinventent intelligemment les contes de mon enfance. Avec Trois princesses, je n’ai pas été déçue, mais tout de même étonnée.
Guillaume Corbeil revisite de manière insolite les contes de Blanche-Neige, Cendrillon et La belle au bois dormant. Bien que l’on reconnaisse les personnages des contes classiques, nous sommes à des lieux de la vision « disneylienne » des œuvres. L’auteur se situe, à mon avis, plus près des contes originaux qui servaient tantôt à effrayer, tantôt à donner une leçon de morale.

En 75-100 mots, un aspect qui vous a plu :
Quand on pense aux contes de princesses, on pense souvent aux Frères Grimm, à Charles Perreault ou à Hans Christian Andersen, entre autres. Les contes étaient alors écrits de manière à façonner la psychologie des enfants. Les auteurs utilisaient dans leurs contes les préoccupations et craintes enfantines afin de les aider à les apprivoiser (Poulantzas, 1998).
J’ai apprécié que Guillaume Corbeil, tant qu’à lui, s’intéresse davantage à la psychologie adulte. On traite, entre autres, dans Trois princesses du culte de la beauté. L’auteur présente de belles princesses, mais qui se sentent autrement. Être belle ne leur suffit plus. Il est intéressant de constater que ces princesses qui attirent la convoitise se départiraient volontiers du fardeau de leur beauté. En contrepartie, on s’aperçoit que certaines sont prêtes à tout pour atteindre les standards de beauté : une reine se tailladant la peau par exemple. N’est-ce pas sans rappeler ces femmes (et hommes) qui, de nos jours, passent sous le bistouri pour répondre aux critères de beauté imposés par la société ?

En 75-100 mots, un aspect qui vous a moins plu :
Sans dire qu’il y a de réelles longueurs, il y a des moments où la lecture devient plus ardue. On perd alors de l’intérêt. J’avoue que j’ai, à quelques reprises, dû relire certains passages. À mon avis, l’œuvre manque parfois de rythme. Un meilleur tempo m’aurait sans doute permis de rester stimulé tout au long de ma lecture.
De plus, j’ai parfois sourcillé en découvrant ce que l’auteur faisait de mes contes préférés. Guillaume Corbeil aborde des tabous. Personnellement, les rapports incestueux et nécrophiles m’ont déplus. Que penser des nains qui, chacun leur tour, profitent des attributs d’une Blanche-Neige non consentante (morte), telle une poupée gonflable ? Que dire de ce mariage entre le prince et une Blanche-Neige décédée ? Pour ma part, ça me rappelle l’adage « sois belle et tais-toi ». Une femme trophée qui n’a de mots à dire. Peut-être suis-je un cœur trop tendre qui aurait préféré la fin heureuse (plus morale) habituelle ?
Les contes de Guillaume Corbeil ne m’ont pas plu autant que les contes de mon enfance, mais assurément, ils ont le mérite de nous faire réfléchir sur la condition humaine et à son rapport à la beauté.

En 225-250 mots, l’objet livre : (ici, vous devez faire la présentation des parties du livre et de leurs fonctions. Comment l’objet se présente-t-il ? Quels en sont les attributs [papier, encre, typographie, illustrations] ? Quels sont les éléments paratextuels [page de couverture, page de titre et verso, résumé, biographie de l’auteur, épigraphe, préface, table des matières, index, etc.] les plus importants et comment contribuent-ils à l’expérience de lecture ?)
Dans le cadre du cours La lecture, le livre et l’édition, nous devons analyser le support que l’ouvrage utilise pour sa diffusion. Dans le cas de Trois princesses, il a donc été consulté sur médium papier. Je constate d’abord que Trois princesses est un roman peu volumineux (137 pages). Son format est plutôt petit (légèrement plus grand qu’un livre de poche) et agréable à tenir en main. Il y a de bonnes marges qui donnent une impression que le texte est aéré. La taille de la police n’est ni petite, ni grande. C’est un roman qui, par son format, se lit aisément et se transporte facilement.
Comme mentionné précédemment c’est la sobriété (malgré sa couleur éclatante) de la page couverture qui a d’abord attiré mon regard sur Trois princesses. J’y ai reconnu l’image de marque de la collection Série QR de la maison d’édition Le Quartanier. Cette série propose des couvertures colorées avec comme point central le titre. Le potentiel lecteur est alors moins influencé par l’image sur la couverture et n’a d’autre choix que de lire le résumé à l’arrière afin de savoir si vraiment le livre lui plaira. En quatrième de couverture de Trois princesses, nous trouvons donc un court résumé. Celui-ci est séparé en trois paragraphes résumant chacun des trois contes ; suffisamment pour susciter l’envie de découvrir le roman.
Trois princesses se distingue cependant des autres romans de la collection Série QR. En effet, trois petites images (un miroir, une chaussure et une fenêtre) ornent la page couverture. De plus, on retrouve le nom d’un illustrateur : Marc Larrivière. À l’instar des contes d’autrefois, Guillaume Corbeil appuie son texte d’illustrations. Ces images monochromes ponctuées de quelques touches de rouge agrémentent l’expérience de lecture. Elles rappellent la lecture des contes de notre enfance sans enjoliver l’histoire comme pouvaient le faire les illustrations. Elles rendent plutôt l’ignominie qui nous est contée ; le rouge rappelant très souvent le sang.… (más)