Jurek Becker (1937–1997)
Autor de Jacob the Liar
Sobre El Autor
Obras de Jurek Becker
Obras relacionadas
Die Geschichtenerzähler: Neues und Unbekanntes von Allende bis Zafón (suhrkamp taschenbuch) (2008) — Contribuidor — 5 copias
Etiquetado
Conocimiento común
- Nombre canónico
- Becker, Jurek
- Nombre legal
- Becker, Jurek
- Otros nombres
- BECKER, Jurek
- Fecha de nacimiento
- 1937-09-30
- Fecha de fallecimiento
- 1997-03-14
- Lugar de sepultura
- Sieseby, Schleswig-Holstein, Germany
- Género
- male
- Nacionalidad
- Duitsland
Polen (geboren) - Lugar de nacimiento
- Łódź, Polen
- Lugar de fallecimiento
- Sieseby, Schleswig-Holstein, Deutschland
- Lugares de residencia
- Łódź, Poland
Ravensbrück concentration camp
Sachsenhausen
East Berlin, GDR - Organizaciones
- Deutsche Akademie für Sprache und Dichtung
Miembros
Reseñas
Listas
Premios
También Puede Gustarte
Autores relacionados
Estadísticas
- Obras
- 33
- También por
- 4
- Miembros
- 1,289
- Popularidad
- #19,897
- Valoración
- 3.8
- Reseñas
- 17
- ISBNs
- 139
- Idiomas
- 13
- Favorito
- 5
Mais alors, Jakob, le terne, l’effacé, qui ne pense qu’à tenter de faire profil bas et de survivre, se retrouve prisonnier de son propre mensonge. Il comprend qu’il a commencé à donner de l’espoir et qu’il ne peut donc pas s’arrêter en chemin, ce serait pire que tout. Mais Jakob n’a pas de poste de radio, alors il ne peut qu’inventer les nouvelles suivantes, inventer l’espoir.
Et en plus de cette histoire très originale et sensible sur la notion d’espoir, sur ce que l’espoir fait à nos vies, sur la façon d’entretenir cet espoir, Jurek Becker nous donne à lire une prose d’une incroyable délicatesse. Il observe ses personnages dans leurs moindres réactions, leurs moindres froncements de sourcils ou pincements de nez, nous expliquant ce que signifie chacun de ces petits plissements de paupière, ce qu’il aurait fallu faire s’il n’avait pas été là, ce qu’on est obligé de faire maintenant qu’on l’a vu…
Avec cette histoire un peu improbable et avec cette attention extrême, cette tendresse, pour les personnages, Jurek Becker nous livre un roman d’une très grande originalité (je crois ne jamais avoir rien lu qui s’en rapproche en tout cas), et dans lequel je me suis plongé avec un plaisir auquel je ne m’étais pas attendu.
Le livre n’est pas gai, puisque l’Histoire, la vraie, la grande, celle avec une majuscule, est déjà passée par là et l’on sait qu’aucun ghetto n’a été libéré par quelque armée que ce soit. Le ghetto de Jurek Becker ne fait pas exception, celui de Jakob Heym non plus. Et pourtant c’est un livre qui respire la vie, ce qui est une façon originale, déroutante au début, de traiter le sujet de la seconde guerre mondiale et de l’holocauste. Et pourtant, c’est peut-être cela que veut dire le rire de Jurek Becker : après toutes ces horreurs, et parce qu’elles n’ont pas tout anéanti, la seule option qui reste pour vivre, c’est l’espoir. Et tant pis si l’espoir repose sur un mensonge, ce qui compte c’est l’espoir, pas qu’il se réalise. Alors Jakob le menteur est en fait, à sa façon bien particulière, un résistant, un homme qui a aidé les siens aux heures les plus sombres. Qu’importe qu’il survive ou non, que ceux qu’il a aidés survivent ou non. Leur vie a été faite d’espoir et elle a été peut-être pas plus belle, mais plus supportable pour cela.
Un magnifique roman, peu connu, peu lu si j’en crois les sites de lecture français, mais un roman qui mérite d’être plus largement diffusé, tant il mélange le plus sombre de l’humanité et le plus lumineux. Un roman qui m’a marquée, et je sais que je garderai longtemps un Jakob dans le coin de ma tête, un Jakob menteur peut-être, mais un Jakob qui connaît la valeur de l’espoir.… (más)