Le contexte de crise économique, la mode libérale en vigueur et la financiarisation de l'économie sont autant de facteurs qui contribuent au désengagement de l'Etat et à l'émergence de nouveaux acteurs économiques, les investisseurs institutionnels ou "zinzins"
Cette nouvelle oligarchie constitue une nouvelle puissance à travers ses réseaux de financement, infiltrant progressivement l'ensemble de l'économie française. Loin d'être négative, la puissance montante de ces nouveaux corps intermédiaires peut constituer une chance pour aborder les mutations économiques et sociales indispensables à venir et nous permettre d'abandonner "l'économie duale" reposant sur le conflit, pour "l'économie médiane" basée sur la concertation. L'évolution des marchés financiers, l'influence croissante des "zinzins" sont déterminantes, et a priori positives, pour affronter les grands enjeux du monde contemporain, comme la réforme du système de protection sociale.
Toutefois, ces évolutions ne sont pas sans danger
Elles ne seront bénéfiques au système dans sa globalité qu'à la condition d'installer aussi des garde-fous à une extension anarchique de ces nouvelles interventions. Bien gérée, cette république des "zinzins" annoncerait un nouvel équilibre des pouvoirs, un meilleur arbitrage entre les contraintes macro-économiques et les impératifs micro-économiques, dans le cadre d'une gestion décentralisée.