L'histoire est celle de Reiko, veuve de guerre depuis 18 ans (et mariée pendant seulement six mois) qui a repris le petit commerce de quartier appartenant à sa belle-famille, après le décès de son mari. Koji, frère du défunt, la rejoint au magasin après avoir quitté son travail à Tokyo. Bien qu'étant âgé de 11 moins de moins qu'elle, il déclare son amour à Reiko. Quand la famille du jeune homme (et belle-famille de Reiko) envisage de convertir le commerce en supermarché, Reiko se rend compte qu'elle soit s'effacer. Elle annonce à sa belle-famille qu'elle souhaite partir après de longues années de sacrifice et invente qu'elle est tombée amoureuse. Koji n'en croit pas un mot et décide de la suivre, espérant qu'elle finira par accepter l'amour qu'il lui manifeste. Le refus de Reiko lui sera fatal.
Tout en finesse, tourné dans un très beau noir et blanc, le film de Mikio Naruse séduit par la beauté de son cadrage, la sensibilité de la mise en scène et de l'interprétation, la simplicité mélancolique des objets du quotidien.
Film résolument pessimiste et triste dans le refus obtiné de Reiko à vivre sa vie, il surprend par sa grâce, où le dévouement et la fidélité (symbolisant le Japon traditionnel) s'oppose radicalement à la férocité montante de l'appât du gain. ( )