> L'EAU ET LA VIE, de Roger Durand. — Parmi toutes les richesses de notre planète, l'eau est sans aucun doute le bien le plus universel de l'Humanité. Mais les multinationales et autres requins démoniaques de la mondialisation ultra-libérale, avec la complicité des politiques, restent à l'affût pour se saisir du marché plus que prometteur de ce nouvel « or bleu ». D'ici 2020, si on laisse faire, plus de 4 milliards de personnes n'auront pas librement accès à cette source de vie.
Roger Durand est professeur honoraire de biochimie à l'Université de Clermont-Ferrand. En humaniste convaincu, il nous présente un travail remarquable dans la lignée d'une convergence entre Sciences et Traditions. S'appuyant sur les récentes découvertes scientifiques, les travaux de Marcel Violet et Jeanne Rousseau montrant que l'eau est un résonateur sensible à l'environnement, et de textes philosophiques, l'auteur, comme le souligne Riccardo Petrella « essaye de démontrer que l'eau est non seulement un élément fondamental de et à la vie mais qu'elle serait "l'âme du monde". »
L'eau liquide du monde physique est le symbole d'une "qualité", au sens alchimique, « l'état émotionnel », médiateur entre les mondes des pensées et physique. « C'est à ce moment-là que l'eau devient le résonateur de l'âme du monde, le grand intermédiaire entre ce qui est intérieur et ce qui s'exprime dans toutes les formes de la nature. »
La force de cet ouvrage est de réunir à la fois des données scientifiques, philosophiques et écologiques pour présenter un manifeste pour le partage de l'eau et la sauvegarde du vivant face aux appétits égoïstes de quelques spéculateurs, mort-vivants de l'âme. Editions Opéra, 2001 - 220 p.
—3e millénaire, (64), Été 2002