> LE 2ÈME LIVRE DU TAO, Le Rire de Tchouang-tseu, Textes choisis et commentés par Stephen Mitchell. — Par le titre quelque peu surprenant de 2e livre du Tao, l’auteur provoque mais signifie simplement que. dans son esprit, les extraits de ce livre sont aussi importants que ceux de Lao Tseu.
L’ouvrage a été élaboré à partir de deux anthologies du taoïsme écrites respectivement au 5e et 4e siècles avant J.-C., pour lesquelles furent prélevés « les passages les plus frais, les plus clairs et les plus profonds », accompagnés d’un libre commentaire explicatif. Notons tout de même que l’auteur ne lit pas le chinois, comme il le reconnaît avec honnêteté, et se repose sur les travaux d’autres chercheurs et traducteurs. Il a donc adapté les traductions, parfois assez librement, avec pour guide sa compréhension et la musique intérieure qui en émane.
« Cultiver le Tao est la meilleure approche de la sagesse... Le tao est la réalité telle qu’elle est, dont tu ne peux l’écarter ne serait-ce qu’un instant », que l’auteur commente avec pertinence : « La nature humaine n’a pas besoin d’être accomplie ; et nous n’avons pas besoin de cultiver ce qui est déjà parfait. Lorsque nous prenons conscience de cela, nous retournons à l’origine de toutes choses ». Mais c’est un lourd challenge que de commenter des textes rédigés par des êtres chez qui la beauté de l’éveil est manifeste, et si l’auteur y parvient parfois avec talent, l’on sent aussi parfois la distance entre certains commentaires et les textes commentés. Mais au-delà de cette remarque, l’ouvrage a le mérite de présenter une très belle sélection de textes très profonds, touchants, et pouvant nourrir longuement notre méditation. Synchronique Editions, 2010 - 171 p.
—3e millénaire, (97), Automne 2010