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Gani Jakupi

Autor de Retour au Kosovo tome 1

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Je sais que la barre était haute puisque j’ai lu ce livre juste après avoir refermé [Gaza 1956] de Joe Sacco, que j’ai trouvé d’une puissance incroyable. Mais dans cette œuvre graphique, Joe Sacco faisait de nombreux commentaires sur la place du journaliste, alors quand je suis tombée sur ce livre au rayon BD de la bibliothèque municipale, je n’ai pas hésité longtemps avant de l’emprunter et de le lire.
La barre était très haute, certes, mais je ne pensais pas que ce livre me décevrait à ce point. Il m’a en fait mise très mal à l’aise, non pas du fait de l’aspect dérangeant de ce qu’il dit, mais plutôt du fait de la façon dont il le dit. Il s’agit d’une réflexion sur le journalisme de guerre, et plus précisément sur le travail des photographes en zone de conflits. Il est question de la course au sensationnalisme et au scoop, mais rien de nouveau de ce côté. Il est fait référence à la chaîne de l’information, du journaliste de terrain à la rédaction puis aux « consommateurs » finaux que nous sommes et à la responsabilité de chacun dans la qualité et la réception de l’information, mais ce sont beaucoup de banalités. On aborde aussi la question du rapport au sujet de la photographie : mise en danger du photographe pour prendre la photo qui fera mouche, esthétique, respect du sujet, impartialité ou non… Mais il est difficile de savoir ce que Gani Jakupi apporte de plus à la réflexion ou quelle est sa position (si tant est qu’une position univoque soit possible).
Pour corser le tout, le ton de la bd ne m’a guère plu. Gani Jakupi n’est pas journaliste de métier. Il s’est retrouvé mêlé à cette histoire plutôt en temps qu’« expert » invité sur les plateaux télés au moment de la guerre du Kosovo parce qu’il est lui-même Kosovar et qu’il vivait alors en Espagne. Il s’est alors improvisé journaliste et ce qu’il en a vu l’a plutôt déçu puisque comme il le dit lui-même, il a arrêté cette activité peu après et sans regret. Je ne dis pas qu’il faut être journaliste pour critiquer le journalisme, mais par contre, je suis un peu embêtée par cette personne qui se présente comme journaliste alors qu’il ne l’est pas vraiment, et qui donne des leçons sur l’impartialité alors qu’il est lui-même juge et partie dans ce conflit, dans lequel il a perdu plusieurs membres de sa famille. Encore une fois, le fait qu’il soit Kosovar ne lui enlève pas de légitimité pour parler (ce serait un comble !), ce qui est problématique c’est qu’il veut parler d’une place qui n’est pas la sienne dans ce conflit et dans cette profession. Si on rajoute à cela un côté un peu caricatural dans la façon dont son collègue photographe est présenté (le photographe de guerre qui a tout faux, tandis qu’on a l’impression qu’il croit que lui a tout bon alors qu’il parle d’un point qui n’est pas le sien et qu’il ne semble pas s’en rendre compte…), cela rend l’adhésion à sa démarche difficile et c’est le malaise qui a prédominé dans ma lecture.
On peut ajouter à cela le fait que le titre et le sous-titres sont assez trompeurs. Le titre « la dernière image » renvoit à une temporalité qui va bien avec le fait que ce voyage au Kosovo a lieu dans l’immédiate après-guerre, mais en fait ce que décrit Jakupi, c’est la quête de son photographe pour « l’image ultime », celle qui sera définitive parce qu’elle écrasera toutes les autres. Mais cette imprécision reflète un certain nombre de maladresses dans le texte (expressions pas tout à fait justes, concordance des temps bancale…) qui sont probablement dues au fait que l’auteur s’exprime directement en français (je n’ai pas trouvé d’indication de traduction) et qui auraient dû faire l’objet d’un travail de relecture et d’édition plus soigneux. De même pour le sous-titre, « une traversée du Kosovo de l’après-guerre » qui nous fait croire que l’on va apprendre quelque chose sur cette période, alors qu’en réalité le livre ne dit rien sur le Kosovo ou la guerre (c’est à chaque lecteur d’aller chercher ailleurs les repères géographiques et temporels dont il a besoin pour remettre ce qu’il lit dans son contexte) et est avant tout une réflexion sur le journalisme et les médias.
Voici donc une note de lecture qui semble à charge et c’est dommage, car j’ai aimé le travail pictural de l’auteur, ces images à l’aquarelle dans des camaïeux de brun, ou quelques fois de gris. Le trait est tremblant, pas inintéressant, mais c’est d’ailleurs bizarre que l’auteur ne fasse jamais de comparaison entre son travail de dessinateur et le travail du photographe (d’autant que certains de ses dessins sont inspirées de photographies, comme il le mentionne lui-même). J’ai trouvé aussi assez intéressantes certains des entretiens avec des photographes de guerre espagnols retranscrits à la fin de l’ouvrage, mais c’est dommage que les annexes soient finalement plus intéressantes que l’œuvre en elle-même.
Une bande dessinée peut-être faite un peu trop rapidement pour coller aux événements (et qui donc cumule plusieurs des défauts de la chaîne de l’information qu’elle essaie de dénoncer) et qui manque d’unité tant dans son projet que dans sa réalisation, c’est dommage.
… (más)
 
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raton-liseur | May 1, 2022 |

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