Trois si cles ont pass depuis la mort de Vauban, mais son souvenir est toujours pr sent dans beaucoup de villes et villages de France. Bernard Pujo, en tudiant les nombreux crits de Vauban et gr ce des sources priv es non encore exploit es, en red couvrant les lieux o il a v cu, en particulier ce coin de Morvan auquel il tait tr s attach , a recherch l'homme sous l'effigie et la l gende. Derri re le guerrier qui a men cinquante si ges victorieux et le b tisseur qui a construit plus de trente places neuves et en a fait restaurer plus d'une centaine, appara t une personnalit aux multiples ressources, ing nieur et architecte, urbaniste et hydrographe, conomiste, statisticien et financier, strat ge mais aussi philosophe et moraliste, un esprit tonnamment inventif, un homme en avance sur son si cle, travers par des intuitions fulgurantes. Ce soldat, sans cesse sillonnant les chemins de France pour mettre en place une d fense coh rente, le pr carr , se bat aussi avec sa plume. crivain prolifique, il traduit sa pens e dans un style savoureux. Grand serviteur de l' tat, profond ment attach son Roi, il est en m me temps un esprit libre qui n'h site pas exprimer ses d saccords aux ministres et au souverain lui-m me. Face au microcosme versaillais, il est en d finitive le repr sentant de la France profonde, d fendant le menu peuple dont, mieux que personne, il conna t les mis res. L encore pr curseur, Vauban sera le d fenseur de la libert d'opinion et de la dignit des hommes.