> Par 3e millénaire (In: Revue 3e millénaire, n°117, Automne 2015 - L'écologie intérieure)

SOMMAIRE

Thème : L'écologie intérieure

4 — 3e millénaire - Fil d'ariane : L'écologie intérieure
En décembre se tiendra à Paris une importante Conférence de l'ONU où la communauté internationale devrait adopter un nouveau traité pour la protection du climat… Il est incontestable que certains sont et seront convaincus qu'un changement de comportement collectif, national et international doit être apporté à nos vies intimement liées aux climats et aux sursauts planétaires. Les intérêts économiques et l'inertie générale aura cependant raison des apparentes bonnes volontés qui auront cossigné de nouveaux engagements. Car ces derniers, « très en dessous des nécessités écologiques », souligne Jean-Pierre Le Danff, demeurent « l'expression d'une bonne conscience environnementale … (...)

8 — Marc Halévy : Qu’est-ce que l’écologie intérieure ?
En grec, l'Oïkos c’est ce que l’on habite : sa maison, son milieu, son monde. L’écologie est donc l’étude de cela que l’on habite et des relations que l’on entretient avec lui.
On parle bien sûr d’écologie lorsque Ton veut parler du rapport entre l’homme et la Nature qu’il habite, exploite, saccage et pille. Par abus de langage, on parle aussi d’écologie sociale lorsque l'on veut récupérer les mouvances authentiquement écologiques au profit d’idéologies crypto-gauchistes qui n’ont rien à y faire.
On peut parler d'écologie intérieure lorsque la réflexion porte sur ce “dedans” qu’habite, tant bien que mal, la conscience de chacun. (…)

14 — Le moine Gojo : Le fondement de l’écologie intérieure
Tout d’abord, nous réalisons que nous ne pouvons être le corps-mental, autrement dit, une personne séparée.
Le corps, sous forme de sensations.
Le mental, sous forme de pensées.
Tout cela est perçu et apparaît en nous.
Ensuite, vient la compréhension selon laquelle nous sommes la Conscience qui perçoit toutes choses.
Pas seulement qui perçoit, mais également comprend et agit.
Cette réalisation transforme déjà profondément notre vie.
Vient enfin la prochaine étape où nous nous interrogeons. (…)

16 — Bernard Boisson : « L’écopsychologie » : le défi à la vivre
Depuis 20 ans l’écopsychologie est ramenée sur la scène pour rappeler que nous ne pouvons résoudre les problèmes écologiques, sans prendre en compte les distorsions psychologiques de la société dans lesquels ils sont apparus. Il semble qu’il faille une érosion à essayer en vain de résoudre les problèmes écologiques seulement par l’écologie, la politique, et l’économie pour que les ouvertures d’esprit adviennent dans la prise en compte des origines psychologiques de la dégradation du vivant, de la terre, et du climat. (…)

28 — Joanna Macy : Pour reverdir l’être
Dans notre monde, il se passe quelque chose d’important dont on ne parle pas dans les journaux. Je considère cependant cette émergence comme la plus fascinante et porteuse d’espoir de notre temps, et c’est aussi l’une des raisons pour lesquelles je suis si heureuse de vivre aujourd’hui. Il s’agit de comment évolue notre notion du “soi”. (…)
*Voir dans cet article un extrait de : World as lover, World as self.

38 — Michel Maxime Egger : Réchauffement climatique : vaincre la tentation du déni
En décembre se tiendra à Paris une importante Conférence de l'ONU où la communauté internationale devrait adopter un nouveau traité pour la protection du climat. L’enjeu est d’arriver à maintenir le réchauffement planétaire en-deçà de 2° C. Au-delà de cette limite, les changements climatiques et leurs effets dévastateurs - déjà perceptibles - ne seraient plus contrôlables : augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes, désertification, érosion de la biodiversité, chute de la production agricole, migrations de masse, etc.

42 — Jean-Pierre Le Danff : L’émerveillement : l’ultime voie
La vieille mare,
La grenouille y saute, Plop !
—Basho
La découverte, il y a quelques mois, de ce haïku, sans doute le plus célèbre de Basho, m’a quasiment bouleversé. Sur le coup, je n’ai pas compris comment un poème, a priori, d’une telle simplicité, portant sur une scène de nature d’une telle banalité ait pu autant me remuer !
Aujourd’hui, il m’est toujours difficile de communiquer par des mots ce qu’il a suscité en moi : une prise de conscience de la beauté profonde d’événements si simples de la nature ? la réception des réverbérations du calme bucolique qu’il dégage ? (…)

52 — Yann Thibaud : L’écologie intérieure ou la fin du combat contre soi
Qu'est - ce que l' "écologie intérieure" ? Quel peut être le sens de cette expression ?
Chacun connaît aujourd'hui la signification du mot écologie. Ce terme qui désignait à l'origine la discipline scientifique qui a pour objet d'étudier les écosystèmes, décrit aujourd'hui davantage une attitude consistant à respecter et protéger la nature et l'environnement. (...)

58 — Armelle Six : Donner c’est recevoir
3e millénaire - De nos jours, On parle souvent de l'écologie "extérieure" comme indispensable à la stabilité du monde, afin qu'il reste vivable. Que pensez-vous d'une écologie qui serait "intérieure" ? Pour respecter l'extérieur, écouter la nature, ne faut-il pas savoir écouter notre propre intériorité ?
Armelle Six - Il y a plusieurs aimées, alors que je vivais au Québec, j’ai eu l’occasion de voir une
vidéo d’Al Gore qui donnait, à l’époque, de nombreuses conférences sur la protection de l’environnement. J’étais complètement passionnée parce que lui-même était passionné par ce qu’il vivait, ce qu’il disait. C’était génial ! (…)

64 — David Sire : Le mouvement de la vie
La démarche artistique, musicale peut impliquer une profonde recherche du sens juste d’un rythme, d’une façon d’apparaître au monde, d’être vivant et de porter un courant de vie que nous ignorons si souvent. Cela participe de ce que, dans ce numéro, nous appelons écologie intérieure. C’est ce que David Sire appelle « écologie personnelle », tant cette quête est intime. Dans sa musique, ses rencontres au fil des pérégrinations sur les chemins, en vélo ou à pied, le partage devient une évidence grandissante. C’est ce que fait l’auteur à travers ce dialogue. Car l’écologie intérieure, la connaissance de soi, ne trouve de sens que si elle « passe » et diffuse dans le monde, que si elle est partagée.

70 — Jeff Foster : L’Acceptation
3e millénaire - Comment peut-on être vigilant sur l'écologie extérieure, sans être vigilant intérieurement ? Par l'acceptation dont vous parlez, pouvons-nous apprendre à être moins pollués intérieurement ?
Jeff Foster - C’est une grande question parce que l'acceptation est très mal comprise. De la manière dont j’en parle, ce n’est pas la passivité, l'abandon, le fait de laisser tomber ; ce n’est pas non plus tolérer. Il est vrai que lorsque nous recevons les informations sur la planète, sur les guerres, les génocides, la destruction de l'environnement et les souffrances effroyables de nos frères et sœurs partout dans le monde, on se sent frustré avec le cœur brisé… Nous avons alors envie d’agir sans savoir quoi faire… Peut-être que nous sommes en colère, que nous avons envie d’accuser certaines personnes, ou alors nous avons envie de tout laisser tomber, car nous arrivons à la conclusion que le monde est fou, que l’humanité est un désastre, une expérience ratée… nous fermons alors notre cœur ! (…)

76 — Dominique Casterman : Rien n’est séparé
Le siècle passé a vu progressivement l’essor d’une fabuleuse technicité avec pour corollaire une civilisation qui s’est matérialisée à l’extrême, et une philosophie économique fondée sur produire plus, consommer plus. Aujourd’hui, nous sommes dans le “tout informatique” renforçant le contrôle et la manipulation des individus qui n’ont d’autres choix que d’adhérer aux valeurs imposées. Cette vision, plutôt pessimiste, n’est cependant pas réaliste, car en vérité nous avons le choix de “voir autrement”, de mettre en évidence la beauté relationnelle qui entretient dynamiquement l’existence de tout ce qui existe. (…)

82 — Jean Bouchart d’Orval : Céder devant la réalité
3'millénaire - La question de l'écologie devient de plus en plus brûlante : l'humanité se trouve face à un défi devant lequel, il faut bien le dire, elle semble bien démunie tant le poids des habitudes destructrices l'emporte : l'utilisation des pesticides ne diminue pas, la déforestation continue à progresser, des "continents" de déchets plastiques continuent à se former au milieu des océans, les allergies et cancers progressent… On ne cesse de parler de changement, de développement durable, mais derrière les discours la réalité ne change pas. Les mouvements écologistes divers permettent certainement de ralentir le mouvement de l'autodestruction sur l'autel du toujours plus de profits, mais on sent bien qu'il manque quelque chose. La façon dont l'on vit, notre niveau d'être, sont-ils la clef d'une authentique écologie, d'un lien réel avec le monde qui nous entoure ? Une façon saine de vivre, libérée de nos pathologies les plus flagrantes grâce à une vision claire de ce que l'on est, pourrait-elle se refléter dans notre rapport à l'environnement, tant social que naturel ? On entend de plus en plus parler d'écologie intérieure. Que pourrait-elle être ? (…)

Documents :
74 - Henri Thoreau : L’âme de la Terre
Écrivain et philosophe, Henry Thoreau fut redécouvert, il y a quelques années, par les jeunes générations. Il est considéré aujourd'hui comme un inspirateur de la culture américaine. Personnage singulier, il se construisit une cabane sur la rive de l'étang de Walden, dans les bois du Massachussetts, et y demeura seul durant des années, à l'écoute de lui-même et du monde environnant.
Son chef-d'œuvre Walden -ou la vie dans les bois - constitue le compte rendu de cette entreprise d'éveil écosophique.
*Voir dans cet article des extraits de Gille Farcet, Henry Thoreau. L’éveillé du Nouveau Monde, Sang de la Terre, 1998.

88 - Teilhard de Chardin : Aux origines de Gaïa
Le père Teilhard de Chardin, jésuite, fut avant tout un scientifique dont les travaux furent déterminants pour la connaissance des origines de l'Homme. Toute sa vie durant, il développa une extraordinaire synthèse des sciences de la terre, de l'anthropologie à la métaphysique chrétienne. Confortées par les recherches actuelles, ses thèses connaissent toujours plus d'audience, offrant une vision du monde et de l'humanité en devenir. La pensée de Teilhard, antérieure à l'hypothèse Gaïa émise par le savant James Lovelock (1979) [1], puise ses racines dans la Vie de la Terre. Ce que montre bien Jean Onimus dans son ouvrage Teilhard de Chardin et le mystère de la Terre [2].

Portfolio :
48 - Photographies de Elena Ray

46 - Méditation avec Marianne Dubois

BD :
81 - Anna Guégan : Soleil noir
63 - N. Céliolisa : Écolo-je

N°117 - Editorial - Automne 2015

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Jean PAPIN : Les leurres de Mâyâ : Science et tradition du Cachemire
Basarab NICOLESCU (Sous la direction de) : René Daumal et l’enseignement de Gurdjieff
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