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A Tamangur, pas d'herbes tendres, pas de choucas, pas de dimanches, pas de No?l, pas de rtis, pas de lapin de P?ques, pas de vacances... Depuis la disparition du grand-p?re, l'enfant vit seule chez sa grand-m?re, au village. La chaise vide du grand-p?re rappelle l'absence du fr?re, emport? par la rivi?re. Tamangur est le lieu myst?rieux o le grand-p?re est parti : L?-bas, il n'y a pas de chamois qui jouent comme les enfants et qui, au printemps, descendent les pentes neigeuses en glissant sur le derri?re pour atteindre les herbes tendres. Il n'y a pas de choucas ? Tamangur, pas de dimanches, pas de No?l, pas de rtis, pas de lapin de P?ques, pas de vacances. C'est comme si. En 73 sc?nes parfois ? la fronti?re du fantastique, entre sourire et larmes et dans une langue riche d'images, Leta Semadeni nous ouvre le quotidien des deux ?tres qui se tiennent mutuellement ? la vie. D?couvrez un r?cit touchant qui, en 73 sc?nes parfois ? la fronti?re du fantastique, livre le quotidien de deux ?tres qui se tiennent mutuellement ? la vie. EXTRAIT Les jeunes serveurs en restent bouche b?e. Elsa profite de cette petite g?ne pour ajouter : En principe je ne mange que les m?les, ils sont plus digestes. L'enfant pouffe de rire et le jeune serveur sourit comme s'il avait mal quelque part. Il n'est pas habitu? ? parler de digestion ni du sexe des homards avec les clients. Il ne conna?t pas bien son m?tier, dit la grand-m?re ? Elsa au moment o le serveur part se renseigner. Une si large croupe ne peut ?tre que celle d'une femelle, dit-elle avec une ?tincelle dans les yeux, ?a se voit tout de suite. Et avant m?me que le serveur, qui est revenu, ne puisse ouvrir la bouche, elle dit : Je sais, mais nous allons quand m?me la manger. La premi?re fois que la grand-m?re a mang? du homard, c'?tait avec le grand-p?re, pendant leur voyage de noces ? Venise, dans un petit restaurant avec vue sur le Canale della Giudecca, pr?s de la Fondamenta degli Incurabili. La surface de la lagune scintillait comme si elle avait ?t? couverte d'?cailles des truites de leur pays, et les bateaux se d?pla?aient sur l'eau comme des chenilles, tandis qu'ils ?taient tous deux ?poustoufl?s par cette opulente vie ? deux. ?poustoufl?s pendant des journ?es enti?res, m?me une fois rentr?s chez eux. Oui, la vie avec le grand-p?re! Emball?s dans leur aspiration mutuelle ? ?chapper au quotidien, ils partaient ? la d?rive. C'est ? ?a que pense la grand-m?re tout en se mettant au travail. Elle tend son cou, prend le homard dans une main et lui arrache la queue de l'autre. Le corps n'a aucun go?t, dit-elle en le posant sur l'assiette des d?chets, la meilleure chair est dans la queue - et aussi dans les pattes et les pinces. Elle casse les pinces avec la pince ? homard et, de ses mains robustes, casse les pattes en deux au niveau de l'articulation. Elsa l'aide en raclant la chair de la carapace pour la mettre sur les assiettes. ? PROPOS DE L'AUTEUR N?e en 1944 ? Scuol, en Engadine, Leta Semadeni a ?tudi? les langues ? l'universit? de Zurich. Elle ?crit essentiellement de la po?sie, en romanche ou en allemand, qu'elle transpose elle-m?me dans l'autre langue. Son oeuvre a ?t? couronn?e par le Prix de litt?rature du canton des Grisons en 2011, le Prix de la fondation Schiller suisse la m?me ann?e. Tamangur, son premier roman, lui a valu le Prix suisse de litt?rature en 2016.… (más)
Ein Dorf voller Schatten im Tal. Tief hat sich der Fluss in die Felsen eingegraben. Eine Kirche, ein Schulhaus, der Dorfplatz mit der Lügenbank. Hier lebt das Kind zusammen mit der Großmutter. Der dritte Stuhl am Tisch ist leer, der Großvater, der ein Jäger war, ist jetzt in Tamangur. "Das Dorf ist nicht mehr, als ein Fliegendreck auf der Landkarte", sagt die Großmutter, und in der Küche hat sie Nadeln an die Weltkarte gesteckt: Venezia, Tumbaco, Havanna, Paris. Dorthin denkt sie sich gern zurück. Sie hat keine Lust, auf dem Bänkchen vor dem Haus Socken zu stricken. Socken hat sie genug gestrickt. Für den Großvater, der Füße hatte wie Seide. Für das Kind, das immer davon träumen muss, wie sich der Körper des kleinen Bruders auf dem Fluss Richtung Schwarzes Meer entfernt, ist die Großmutter ein Glück. Sie hat ein großes Herz. Auch für den kleinen Schornsteinfeger oder die Schneiderin, die Erinnerungen klaut, und vor allem für die wundervolle Elsa, die zu den Seltsamen gehört und manchmal Elvis Presley zum Abendessen mitbringt.
A Tamangur, pas d'herbes tendres, pas de choucas, pas de dimanches, pas de No?l, pas de rtis, pas de lapin de P?ques, pas de vacances... Depuis la disparition du grand-p?re, l'enfant vit seule chez sa grand-m?re, au village. La chaise vide du grand-p?re rappelle l'absence du fr?re, emport? par la rivi?re. Tamangur est le lieu myst?rieux o le grand-p?re est parti : L?-bas, il n'y a pas de chamois qui jouent comme les enfants et qui, au printemps, descendent les pentes neigeuses en glissant sur le derri?re pour atteindre les herbes tendres. Il n'y a pas de choucas ? Tamangur, pas de dimanches, pas de No?l, pas de rtis, pas de lapin de P?ques, pas de vacances. C'est comme si. En 73 sc?nes parfois ? la fronti?re du fantastique, entre sourire et larmes et dans une langue riche d'images, Leta Semadeni nous ouvre le quotidien des deux ?tres qui se tiennent mutuellement ? la vie. D?couvrez un r?cit touchant qui, en 73 sc?nes parfois ? la fronti?re du fantastique, livre le quotidien de deux ?tres qui se tiennent mutuellement ? la vie. EXTRAIT Les jeunes serveurs en restent bouche b?e. Elsa profite de cette petite g?ne pour ajouter : En principe je ne mange que les m?les, ils sont plus digestes. L'enfant pouffe de rire et le jeune serveur sourit comme s'il avait mal quelque part. Il n'est pas habitu? ? parler de digestion ni du sexe des homards avec les clients. Il ne conna?t pas bien son m?tier, dit la grand-m?re ? Elsa au moment o le serveur part se renseigner. Une si large croupe ne peut ?tre que celle d'une femelle, dit-elle avec une ?tincelle dans les yeux, ?a se voit tout de suite. Et avant m?me que le serveur, qui est revenu, ne puisse ouvrir la bouche, elle dit : Je sais, mais nous allons quand m?me la manger. La premi?re fois que la grand-m?re a mang? du homard, c'?tait avec le grand-p?re, pendant leur voyage de noces ? Venise, dans un petit restaurant avec vue sur le Canale della Giudecca, pr?s de la Fondamenta degli Incurabili. La surface de la lagune scintillait comme si elle avait ?t? couverte d'?cailles des truites de leur pays, et les bateaux se d?pla?aient sur l'eau comme des chenilles, tandis qu'ils ?taient tous deux ?poustoufl?s par cette opulente vie ? deux. ?poustoufl?s pendant des journ?es enti?res, m?me une fois rentr?s chez eux. Oui, la vie avec le grand-p?re! Emball?s dans leur aspiration mutuelle ? ?chapper au quotidien, ils partaient ? la d?rive. C'est ? ?a que pense la grand-m?re tout en se mettant au travail. Elle tend son cou, prend le homard dans une main et lui arrache la queue de l'autre. Le corps n'a aucun go?t, dit-elle en le posant sur l'assiette des d?chets, la meilleure chair est dans la queue - et aussi dans les pattes et les pinces. Elle casse les pinces avec la pince ? homard et, de ses mains robustes, casse les pattes en deux au niveau de l'articulation. Elsa l'aide en raclant la chair de la carapace pour la mettre sur les assiettes. ? PROPOS DE L'AUTEUR N?e en 1944 ? Scuol, en Engadine, Leta Semadeni a ?tudi? les langues ? l'universit? de Zurich. Elle ?crit essentiellement de la po?sie, en romanche ou en allemand, qu'elle transpose elle-m?me dans l'autre langue. Son oeuvre a ?t? couronn?e par le Prix de litt?rature du canton des Grisons en 2011, le Prix de la fondation Schiller suisse la m?me ann?e. Tamangur, son premier roman, lui a valu le Prix suisse de litt?rature en 2016.
"Das Dorf ist nicht mehr, als ein Fliegendreck auf der Landkarte", sagt die Großmutter, und in der Küche hat sie Nadeln an die Weltkarte gesteckt: Venezia, Tumbaco, Havanna, Paris. Dorthin denkt sie sich gern zurück. Sie hat keine Lust, auf dem Bänkchen vor dem Haus Socken zu stricken. Socken hat sie genug gestrickt. Für den Großvater, der Füße hatte wie Seide. Für das Kind, das immer davon träumen muss, wie sich der Körper des kleinen Bruders auf dem Fluss Richtung Schwarzes Meer entfernt, ist die Großmutter ein Glück. Sie hat ein großes Herz. Auch für den kleinen Schornsteinfeger oder die Schneiderin, die Erinnerungen klaut, und vor allem für die wundervolle Elsa, die zu den Seltsamen gehört und manchmal Elvis Presley zum Abendessen mitbringt.