Dans sa maison de Montanieux, petit village de l'Ain, Julien Moreau, victime d'un attentat qui l'a défiguré, prépare une vengeance qui lui permettra de surmonter ce profond traumatisme. Avec l'aide d'Irys, sa compagne, et suite à l'impuissance de la justice, il projette d'assassiner Bourdieux, affairiste, promoteur du tout nucléaire et aventurier corrompu, responsable de l'agression qui a fait basculer sa vie.
Mais, pendant ces trois journées décisives, une tragédie planétaire est en train de marquer l'histoire de l'industrie de l'atome, cette technologie à haut risque, mal maîtrisée: le réacteur no 4 de Tchernobyl a explosé. Un nuage radioactif se déplace en direction de l'Europe occidentale. L'événement semble donner raison à Moreau, militant écologiste, sympathisant de mai 68 et opposant au surgénérateur de Creys-Malville: en tant qu'architecte, Moreau rêvait de bâtir u monde meilleur, un urbanisme à l'échelle humaine. Il se heurte aux intérêts à court terme d'un système libéral sans états dâme.
En relisant son journal, il remonte le fil d'une existence de marginal, jalonnée d'épisodes cocasses et dramatiques, au Maghreb et en Europe, en quête d'une justification pour le meurtre qu'il va commettre. Insoumis et rebelle idéaliste, à la fois Candide et Don Quichotte, il contemple la progression inexorable de la société des marchands qui transforme notre quotidien. Une société qui manipule les masses moutonnières et ignorantes avec l'aide de mercenaires agissant dans l'ombre, comme Bourdieux, l'ennemi de toujours.
Pourtant, un vieux reste de morale judéo-chrétienne le fera hésiter au bord du gouffre. Un coup de téléphone imprévu du commissaire Lauzier précipitera Moreau dans la spirale infernale de la violence. Le rituel le plus primitif va prendre le pas sur la raison.

Dans ce roman à la fois picaresque et dramatique, l'auteur cherche à faire partager, sur un ton parfois mordant, ses préoccupations sur l'avenir de notre société qui n'a rien retenu de la sagesse et des mises en garde inscrites, au cours des siècles, dans des ouvrages que le monde a oubliés. "Le Soleil Pourpre", symbole de l'apocalypse nucléaire et de la grandeur des crépuscules, se couche sur un constat d'impuissance.