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Cargando... Footnotes in Gaza (2009)por Joe Sacco
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Built around two forgotten incidents (the 1956 mass killings of Palestinians in Rafah and Khan Younis), it is a book that digs deep, exploring the relationship of past and present, memory and experience -- rigorously reported yet always aware of the elusive nature of testimony, the way that stories solidify and harden over time. PremiosListas de sobresalientes
"En Notas al pie de Gaza, Sacco retoma algunos de los temas que ya describió en Palestina hace casi dos décadas, pero en lugar de centrarse en la situación actual en los territorios palestinos ocupados y los campos de refugiados, echa la vista atrás para desentrañar los hechos oscuros que concluyeron con la matanza de cientos de palestinos civiles a manos de soldados israelíes en noviembre de 1956 en las ciudades de Khan Younis y Rafah. Sacco no es imparcial y no pretende serlo. Habiendo leído Palestina es obvio que sus simpatías están con el pueblo palestino y es su punto de vista y su historia la que el dibujante maltés quiere ofrecer al público. Con la realización de este libro, Sacco pretende por una parte, arrojar luz sobre lo que puede ser haber sido una gran mentira histórica promovida por los israelíes {u2013}que la mantaza se produjo ante la resistencia de los palestinos- y al mismo tiempo le interesa excavar hasta dar con las raíces del odio entre los dos pueblos". No se han encontrado descripciones de biblioteca. |
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Google Books — Cargando... GénerosSistema Decimal Melvil (DDC)956.04History and Geography Asia Middle East Middle East 1945-1980; 20th CenturyClasificación de la Biblioteca del CongresoValoraciónPromedio:
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Joe Sacco ne prend pas ses lecteurs pour n’importe qui… Pas pour des idiots, parce qu’il vaut mieux avoir un minimum de connaissances sur le conflit Israélo-Palestinien avant de se lancer, ou être prêt à faire quelques recherches pour s’y retrouver au cours de la lecture. Et pas pour des petites natures non plus, parce qu’il ne leur épargne rien des horreurs de la guerre. Si on est prêt à faire chauffer ses méninges et si on est prêt à être secoué dans tous les sens, alors on peut éventuellement s’engager dans cette lecture.
Et ce sera pour découvrir une œuvre graphique comme je n’en ai jamais vue. J’ai mis une semaine à lire cette histoire (et je ne lisais rien d’autre à côté), mais c’est bien ce qu’il faut pour avaler ces 400 pages sans concession. Le début est difficile à suivre parce que Joe Sacco nous balader dans l’histoire du conflit entre Israël et Palestine, sans aucun respect pour la chronologie. Si les choses deviennent un peu plus clair par la suite, on continue à faire des va-et-vient entre le présent de l’enquête de Joe Sacco (en 2002-2003) et le passé des événements auxquels il s’intéresse, 1956 comme le dit le titre.
Et dans ce va-et-vient historique constant, il faut jongler avec les différents niveaux de lecture que ce livre propose : il y a les faits bien sûr, ceux du conflit, mais il y a aussi l’enquête que mènent Joe Sacco et son fixer (le mot n’est jamais utilisé, mais il fait référence à une autre bd de Joe Sacco, qui se passe à Sarajevo, un autre théâtre de guerre s’il en est), Abed. L’enquête qui est une réflexion sur le métier de journaliste, ses liens et ses différences avec celui d’historien, une réflexion sur la mémoire et la notion de vérité, une réflexion aussi sur ce que retient l’histoire et ce qu’elle oublie (ou relègue dans les notes de bas de page comme l’indique le titre original, « Footnotes in Gaza »).
Tout cela fait beaucoup et peut faire peur, mais Joe Sacco nous emmène avec lui et ne nous lâche pas, faisant de cette lecture un moment éprouvant mais intense. Je ne suis pas une adepte de l’emphase mais j’ai du mal à ne pas user de superlatifs ici, car je ne crois pas avoir déjà lu une œuvre graphique qui m’ait autant remuée. J’ai pris mon temps pour la lire, parce qu’il m’était difficile de lire plus de 50 pages à la fois, parce que c’est dense et parce que c’est difficile. Mais je crois que je n’ai jamais vu le conflit Israélo-Palestinien de cette façon. C’est bien sûr uniquement le ressenti palestinien que l’on a ici, mais c’est très instructif, et un peu dépriment car, après avoir lu cela, on se demande comment ce conflit pourrait bien être résolu dans un avenir proche.
Lorsqu’il s’agit d’exposer les faits sur ce qu’il s’est passé à Khan Younis puis surtout à Rafah, Joe Sacco ne fait que donner la parole aux témoins qu’il a interrogés. Il fait un travail de puzzle minutieux, créant des paragraphes et un récit entier en mettant bout à bout les phrases des uns puis des autres. On a souvent une petite vignette de la personne sur la gauche de la page, avec la bulle qui retranscrit sa phrase puis un dessin sur la droite, qui reprend de façon visuelle ce qui est dit, avec parfois la même personne quelques 45 ans plus tôt. C’est une méthode rigoureuse, qui se veut sans jugement. Mais en s’effaçant devant son sujet, Joe Sacco nous le livre aussi sans fard, et rend les exactions décrites encore plus révoltantes. Il est facile de faire des parallèles avec des guerres plus connues, des exactions plus documentées : le tri des personnes, l’intimidation, l’humiliation… Je ne sais s’il s’agit d’un crime de guerre ou d’un crime contre l’humanité, mais c’est bien de cela qu’il s’agit, et j’ai du mal à imaginer ce que pourrait être une guerre propre, une guerre sans ces crimes (et la guerre qui accapare actuellement les médias en est encore un exemple).
Je m’arrête là pour cette note de lecture, je pourrais en dire tant et tant encore, et je ai l’impression de n’en avoir gratté que la surface. C’est un reportage graphique à lire et à relire pour en mesurer la portée et en explorer les dimensions. Une œuvre magistrale, d’un auteur que je découvre ici et dont j’ai bien l’intention d’explorer l’œuvre. A lire, à relire, encore et encore.