> Revue EPIGNOSIS. – Avec ou sans maître ?. Epignosis - Initiation - n° 17 - Mars 1987 Paris - Dervy Livres - 1987. — Près de 200 pages. Une douzaine d’articles. Les signatures prestigieuses de Jean Chevalier, Henri Blanquart, Jean Biès ... Un texte remarquable de Y.A. Dauge intitulé « Les quatre maîtres – Typologie du maître spirituel ». A notre époque de kali-yuga, beaucoup de nos contemporains cherchent un appui spirituel pour se rassurer ou pour mieux se connaître et être guidés dans leur processus de transformation. Cette démarche comporte de nombreuses difficultés et des pièges dangereux car les maîtres authentiques se font de plus en plus rares. L’auteur donne du maître une définition générale : « C’est, par rapport à un niveau d’être donné, un foyer de lumière plus intense, une puissance supérieure de connaître, d’aimer, de créer, une plus grande proximité du vivant et, en dernier ressort, un déclencheur de mutation ».
Il définit ensuite quatre sortes de maîtres :
1 – Le maître humain, extérieur, que l’on appelle « guru », « maharshi », « sheikh », « pir » ou « rabbi » selon les traditions. C’est auprès de ce type de maîtres, malheureusement de plus en plus rares, que beaucoup d’entre nous cherchent un guide. Pour éviter les errements et les erreurs, Y.A. Dauge définit quelques critères permettant de reconnaître, sans risque, le maître authentique :
il ne recherche pas de disciple mais se cache ;
il a définitivement résolu ses problèmes personnels ;
il voit et donne exactement ce dont chacun a besoin à chaque moment ;
il contrôle parfaitement ses énergies et celles qu’il communique ;
il sait se taire et ne pas agir ;
il refuse que l’on s’attache à lui ;
il est au service des hommes ;
il ne se fait obéir que pour libérer ;
il voit le Dieu qui vit en chacun de nous.
2 – Le médiateur invisible ou supraterrestre, « étranger à notre espace-temps et qui nous aide sans passer par la psyché ». Ce sont, par exemple les Anges que l’on retrouve si actifs dans les traditions judéo-chrétienne, musulmane et rabbinique.
3 – Le maître intérieur ou personnel, « au sommet de nous-mêmes », notre « Je » divin, celui qui déclenche le processus d’auto-initiation. En réalité, les maîtres extérieurs ne sont là que pour favoriser l’émergence de cette source de connaissance qui permet à l’individu de savoir distinguer entre le Je divin qui l’habite et l’ego humain qui l’empêche d’évoluer.
4 – Le Maître Essentiel, c’est-à-dire Dieu lui-même, celui que les hindous appellent le Satguru, ou Guru Suprême.
L’auteur conclut sur le fait que, s’il y a un problème des maîtres, il revient à ceci : « comment arriver à se passer au plus vite des maîtres extérieurs (puisqu’ils sont si rares) pour se relier directement aux puissances du dedans » et conseille de « mettre toute son énergie à aller de l’extérieur vers l’intérieur, du visible vers l’invisible, de la périphérie au centre, de la pluralité à l’unité ».
—Revue Française de Yoga, (1), Janv. 1990