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Curtis dans la langue de Pouchkine : roman

por Nicolas Texier

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Quatrième de couverture

En 1962, un jeune Noir américain décide de traduire l’œuvre d’Efim Klikov, un écrivain exécuté sous Staline et auteur de trois romans secrets traitant de la censure. C’est l’époque de la guerre froide, de Martin Luther King, du retour providentiel des Negroes en Afrique. Curtis Alexander Brown grandit chez un Russe exilé dont sa mère est la domestique, fréquente à l’adolescence une communiste américaine, part pour le Ghana avant de gagner l’URSS, tandis que les siens participent à la lutte pour les droits civiques. Mais le parcours de Curtis est avant tout littéraire quand, bouleversé par le premier roman de Klikov, il décide de tout faire pour rendre justice à cet écrivain victime de la terreur stalinienne.

Curtis dans la langue de Pouchkine est un roman sur la littérature, la création et la censure ; sur la solitude, l’exil et l’écriture ; sur la place de la fiction au pays du mensonge soviétique. C’est surtout l’histoire d’un homme et d’une supercherie progressive, celle d’un “village Potemkine” rédigé par le nègre involontaire d’un écrivain posthume…

Mon avis

Curtis arrive à l’âge de 11 mois, avec sa mère et sa sœur, dans la maison d’un Russe récemment exilé. Le père des enfants les a abandonné après avoir longtemps hésité, la mère toujours amoureuse l’a cherché mais a finalement pris les choses en main en postulant à l’annonce de cet homme qui attend sa famille d’un jour à l’autre ; il a d’ailleurs reconstitué le domaine que la famille avait au pays. Cela ne se produira jamais. Le Russe se prendra d’affection pour le bébé dont il s’occupera comme si c’était son fils et à qui il apprendra le russe. Ce sera d’ailleurs la première langue de l’enfant. Avec lui, il découvrira les grands auteurs russes dans le texte. Cette situation est des plus étranges car Curtis et sa famille sont noirs ; on est en pleine ségrégation raciale aux États-Unis. La grande sœur de Curtis, âgée à son arrivée de cinq ans, est déjà très consciente de sa “condition” puisqu’elle dit, rétrospectivement, qu’elle sait éviter les blancs. Pourtant, Curtis ne ressentira jamais ce sentiment. C’est pourquoi cette période sera la période la plus heureuse de sa vie. Le récit est magnifiquement tourné ; j’ai eu l’impression d’être en pleine Russie, au milieu des États-Unis. Cette période prendra fin par le suicide du Russe qui s’est noyé dans l’alcool pour oublier. Celui-ci lui lèguera une somme pour qu’il puisse faire toutes les études qu’il souhaitent, ainsi que toute la bibliothèque du domaine. Curtis est alors âgé de treize ans.

La famille doit donc quitter le domaine. Les questions qui se posent alors sont : le lieu des études mais aussi le lieu du stockage de la bibliothèque. C’est là que le père de Curtis intervient en la faisant stockée par une de ses anciennes maîtresses, une femme aux sympathies “communistes”, qui habite près de l’école où le jeune garçon va aller étudier. Cela lui permettra de lire ses livres tant qu’il voudra. Son éducation parmi les jeunes de son âge lui apportera les visions des dangers de l’intérieur (dus à sa couleur) mais aussi de l’extérieur (il a une passion pour la culture russe, fréquente une communiste). C’est bien une vision car Curtis reste dans la littérature et semble totalement extérieur au monde, même pendant cette période d’intenses bouleversements. Il termine donc des études de russe à l’Université, ne sachant pas quoi en faire. Peut-être traducteur.

Son père intervient de nouveau. En tant que membre actif du NAACP, il lui trouve une place au Ghana (qui était toujours alors la Gold Coast) en tant que professeur de russe pour les nouvelles élites du pays. Le but est de favoriser le rapprochement du pays et de l’URSS ; l’alibi est le mouvement de retour en Afrique des Noirs Américains. Ce séjour de trois ans lui fera découvrir l’amour (ses amours seront souvent déçues, décevantes et/ou uniquement sexuelles). C’est aussi durant ce séjour qu’il découvrira l’amitié : d’un écrivain ghanéen mais aussi de Russes faisant partie de la diplomatie présente dans le pays. C’est comme cela qu’il aura l’occasion de lire un manuscrit d’un écrivain totalement inconnu, Efim Klikov. Ce manuscrit, intitulé Lendemains de fête, a été trouvé par la sœur d’un des diplomates. Il se met en tête de le traduire. Cela donne de très beaux passages sur la traduction et l’amour de la littérature :

Dès lors, et bien que Lendemains de fête ne présentât aucune difficulté formelle, tout ce qui semblait couler de source en russe avait pris en anglais des allures de rocaille, et il était sans cesse revenu sur des passages qu’il croyait terminés, remettant en cause même l’usage que l’on avait de traduire telle ou telle chose, ce qui l’avait régulièrement obligé à revenir sur des pans entiers du texte. Il s’était ainsi égaré des heures dans des translittérations quasi littérales, avait torturé l’anglais pour lui faire prendre le rythme, l’ordre voire la sonorité du russe puis, lorsqu’il s’était parfois endormi au milieu de la nuit enfin content de ce qu’il avait réussi à coucher sur les feuilles, ce qu’il avait relu le lendemain lui avait paru délirant, le produit d’un croisement aléatoire entre deux dictionnaires ou la caricature d’un texte surréaliste. En somme, il aurait fallu que le texte anglais fût en russe… Horrifié, il s’était en outre découvert des carences, tant dans la langue de Dickens que dans celle de Pouchkine, d’invraisemblables faiblesses qui l’avaient contraint de feuilleter pendant des heures la petite grammaire mal faite prêtée par Kaliguine, avec le ventre creusé d’une sourde angoisse à l’idée de découvrir qu’il était au fond incapable de la seule chose pour laquelle il avait la certitude d’avoir été mis au monde. Et alors que cet été 61 avait été celui des Voyages de la liberté et des négociations interminables au téléphone entre le président Kennedy et le Dr King, ses lettres étaient pleines d’acrimonie à propos des difficultés de la traduction, des incertitudes grammaticales qui le cernaient en anglais et du manque cruel de dictionnaires fiables dont il souffrait dans son “pauvre et misérable coin de la pauvre et misérable Afrique de l’Ouest” (on aurait dit un Britannique se plaignant de vivre dans un recoin perdu de l’Empire).

Cette deuxième partie, au Ghana, est moins bonne car elle semble surtout être là comme une transition, une période d’attente. Cela se ressent à la lecture par une écriture plus lente, plus répétitive. Dans l’ensemble, l’écriture est lente, détaillée, une peu répétitive mais dans cette partie, c’est accentué.

Peut de temps après la lecture du manuscrit, il a l’occasion de partir vivre à Moscou en tant que diplomate pour le Ghana. Il fait alors connaissance de la “découvreuse” du manuscrit et apprend que Lendemains de fête n’est que le premier d’une trilogie dédiée à la censure en URSS. C’est pour lui le début de la fin. C’est clairement la partie la plus réussie du livre car comprend les plus belles pages sur la littérature, l’écriture, la lecture, le texte écrit …

L’histoire est à mon avis très bonne, très audacieuse pour un auteur français. Pourtant le livre est quelque peu gâché par une construction bancale.

En effet, l’histoire est entièrement racontée par la grande sœur de Curtis. Celle-ci est très investie, ainsi que leur père et leur petit frère, dans le mouvement des droits civiques. Curtis l’énerve car il ne participe pas, à son mouvement. Il y a des passages sur ce qui se passe aux États-Unis alors que Curtis est au Ghana ou en URSS. Ces passages sont souvent sans rapport avec le récit en cours. On se demande ce que l’auteur va en faire. Normalement, cela donne envie de continuer la lecture pour mieux comprendre.

Le problème est que TOUT le récit est raconté par la sœur. Pour connaître tous les détails décrits, il aurait fallu que Curtis passe son temps à tout décrire mais alors il n’aurait rien pu vivre. Par exemple, la sœur parle des érections de son frère à des milliers de kilomètres de là (le récit est rétrospectif). Je n’imagine même pas mon frère me raconter ce genre de choses. C’est ce qui m’a énervée tout le livre. Quand j’oubliais qui racontait l’histoire, l’auteur me rappelait cette incohérence. L’épilogue nous explique le pourquoi du comment : le livre a été écrit avec Curtis. En fait, plus exactement, l’auteur sous-entend que Curtis l’a écrit avec sa sœur. Vu les talents qui lui sont prêtés dans le texte, on se dit qu’il aurait pu mieux faire car c’est la seule réponse qui nous sera proposée pour les passages sur le mouvement des droits civiques aux États-Unis.

Si on devait résumer le livre, il faudrait dire qu’il s’agit de la narration des trente premières années de la vie de Curtis, du paradis perdu à la découverte de la “vraie” vie. Les points forts du texte sont sans aucun doute le projet en lui-même, l’écriture lente, détaillée, les deux étant très ambitieux. Le point négatif est le choix du narrateur en la personne de la sœur de Curtis. Une alternance de voix ou un narrateur omniscient aurait peut être été plus judicieux mais je ne suis pas écrivain. ( )
  CecileB | Jan 22, 2013 |
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En 1962, à l'âge de vingt-cinq ans, mon frère résolut de traduire l'oeuvre d'Efim Petrovitch Klikov, un écrivain soviétique inconnu, auteur de trois romans secrets traitant de la censure.
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Dès lors, et bien que Lendemains de fête ne présentât aucune difficulté formelle, tout ce qui semblait couler de source en russe avait pris en anglais des allures de rocaille, et il était sans cesse revenu sur des passages qu’il croyait terminés, remettant en cause même l’usage que l’on avait de traduire telle ou telle chose, ce qui l’avait régulièrement obligé à revenir sur des pans entiers du texte. Il s’était ainsi égaré des heures dans des translittérations quasi littérales, avait torturé l’anglais pour lui faire prendre le rythme, l’ordre voire la sonorité du russe puis, lorsqu’il s’était parfois endormi au milieu de la nuit enfin content de ce qu’il avait réussi à coucher sur les feuilles, ce qu’il avait relu le lendemain lui avait paru délirant, le produit d’un croisement aléatoire entre deux dictionnaires ou la caricature d’un texte surréaliste. En somme, il aurait fallu que le texte anglais fût en russe… Horrifié, il s’était en outre découvert des carences, tant dans la langue de Dickens que dans celle de Pouchkine, d’invraisemblables faiblesses qui l’avaient contraint de feuilleter pendant des heures la petite grammaire mal faite prêtée par Kaliguine, avec le ventre creusé d’une sourde angoisse à l’idée de découvrir qu’il était au fond incapable de la seule chose pour laquelle il avait la certitude d’avoir été mis au monde. Et alors que cet été 61 avait été celui des Voyages de la liberté et des négociations interminables au téléphone entre le président Kennedy et le Dr King, ses lettres étaient pleines d’acrimonie à propos des difficultés de la traduction, des incertitudes grammaticales qui le cernaient en anglais et du manque cruel de dictionnaires fiables dont il souffrait dans son “pauvre et misérable coin de la pauvre et misérable Afrique de l’Ouest” (on aurait dit un Britannique se plaignant de vivre dans un recoin perdu de l’Empire).
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