C'est incroyable ce que l'on dit en quelques pages : cette pièce, bien ancrée dans la suspicion qui règne de nos jours, traite d'un incident terroriste (qui a réellement eu lieu à Vancouver en 2004) d'où découle tout un discours sur la peur et la haine, les préjugés et le racisme qu'elle entraîne, sans parler de la destruction de la trame sociale sous l'auspice de la méfiance, de la mésentente et de la colère.
MacArthur a voulu démontrer que le terrorisme c'est avant tout cette horrible graine de peur qu'elle sème et qui se répand - l'acte lui-même peut être sans importance, mais ses conséquences sont drastiques... c'est aussi la remise en question de nos valeurs, de notre société et de nos acquis qu'il met à jour : en tant que privilégiés de la planète, avons-nous de droit d'avoir peur? N'est-ce pas simplement le résultat de nos abus? Sommes nous plus fragiles que ces autres pays plus bouleversés? Toutes ces questions se posent mais ne trouvent pas de réponse : c'est au lecteur d'y trouver réponse.
Cette pièce doit être fort puissante sur scène.
La traduction m'a un peu laissée de marbre, trop ancrée dans le Québec moderne... c'en est pas une qui s'exporterait facilement, mais peut-être était-ce là l'intention. ( )