Amin Zaoui

> The French Review, Vol. 78, No. 2 (Dec., 2004), pp. 414-415 : https://drive.google.com/file/d/15v91cayi_1VRKLVMot25OYWq9jLRyHFl/view?usp=shari... ; JSTOR : https://www.jstor.org/stable/25479826

> Babelio : https://www.babelio.com/livres/Zaoui-Les-Gens-du-parfum/452961… (más)

> Babelio : https://www.babelio.com/livres/Zaoui-La-soumission/364901

> Commencement faussement naïf et enfantin, car les jeux de miroir et la multiplication des niveaux de récit, l'écriture très travaillée, âpre et sensuelle, de ce magnifique roman d'Amin Zaoui n'en dissimulent pas longtemps l'extrême violence du désir...
—Danieljean (Babelio)

> Critiques Libres : http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/6590

> Lecture / Ecriture : http://www.lecture-ecriture.com/920-La-soumission-Amin-Zaoui

La revue de presse : Alexandre Demidoff - (Le Temps) - Publié le 6 mars 1999… ; (en ligne),
URL : https://www.letemps.ch/culture/bonheur-linsoumission
Amin Zaoui a le conte cruel. Ainsi dans La Soumission, son second roman paru en France, il livre un texte fort, avec des étreintes interdites, des échappées miraculeuses et des voix chaudes, obsédantes dans les nuits des douars. Cette prose-là, qui torsade les mystères du sexe et de l'enfance, respire la liberté.
Dans le récit, c'est pourtant la servitude qui domine a priori. La mère est soumise à la volonté du père, le père à celle des textes sacrés qu'il récite à l'infini; quant à Khokha, la fille, elle est promise à la concupiscence de son père qui rêve de l'initier à des plaisirs innommables. Mais le ver(s) est dans la pomme du péché. Dans ce qui est aussi un roman d'initiation ou de libération – celle du narrateur, le fils de la famille – les chemins nomades ne manquent pas. Ainsi la mère qui s'abandonne à la volupté dans les bras de Haroun Sadek, le tailleur juif dont elle est secrètement amoureuse. «A présent ma mère s'était envolée dans son huitième ciel. Elle était très belle dans sa rage bleue.» Ainsi Khokha, l'énigmatique, qui finit par échapper à la tyrannie paternelle.
Mais l'insoumission qui court entre les lignes est surtout le fait du narrateur. Tout son art consiste à exécuter à petits coups de plume son père qui aurait tant voulu le voir marcher droit. La violence faite à la figure paternelle est d'abord stylistique: le narrateur louvoie, multiplie les incises, et les apartés salaces. « Elle [la mère] me déshabillait en regardant attentivement mon petit sexe, qui doucement faisait sortir sa tête de poussin du coton et de la soie.» Cette violence est aussi testimoniale: le narrateur rapporte, avec une délectation contenue, comment son père a été amputé de ses testicules.
Le bonheur de ce récit baroque tient donc beaucoup à ses lignes brisées. A une façon de saper l'autorité des pères, ceux qui aujourd'hui tiennent l'Algérie sous leur coupe. Le style est ici une arme de choix: en grappillant chez les poètes soufis comme chez Oum Kalsoum et Sariza l'Oranaise les voix de son roman, en mettant en scène les amours du prophète Mahomet, Amin Zaoui joue les hors-la-loi. Le lecteur n'est pas près d'oublier.
*Amin Zaoui, La Soumission, Le Serpent à plumes, 160 p.… (más)