Fernand Niel (1903–1985)

ALBIGEOIS ET CATHARES

INTRODUCTION

L'hérésie albigeoise, qui e développa dans le
Midi de la France aux xie et xime aiècles, n'eat que
la manifestation locale d'un mouvement hétérodoxe
beaucoup plus important, ln catharisme. Disons
tout de suite, qu'il ne a'agit pas d'une hérésie, du
moins dans le sens que l'on donne habituellement
à ce terme, mais d'une religion tout à fait différente
du christianisme.

Albigeois et Cathares utilisaient un vocabulaire très
voisin de celui des Catholiques et c'est, probablement, .
ce qui les a toujours fait traiter d'a hérétiques D. Pour
continuer une tradition bien établie, nous en ferons de
même, à l'occaeion, étant entendu, que nous ne
voulons pas désigner les adeptes d'une quelconque
déviation du christinnisme, mais cenx d'une religion différente.

En effet, les origines du catharisme étaient aussi lointaines
dans le temps que dans l'espaco, ot il n'est pas
déraisonnable de penser, qu'il aurait pu devenir
l'une des grandes religions du monde.

Les sources d'information de la doctrine des Albi-
geois et des Cathares étaient mal connues du grand
public jusqu'à ces dernières annécs. En effet, écrites
pour la plupart en latin médiéval, elles demandaient ...… (más)

CÁTAROS Y ALBIGENSES

Desde principios del siglo XI se detecta en Francia la existencia de comunidades heréticas que se aplicaban a sí mismos el epíteto de "cátaros". En 1017 algunos de ellos son quemados en Orléans y en 1022 en Tolosa, pero este movimiento sigue vivo y se prolonga ampliamente por Francia, Italia y Suiza favorecido por condiciones políticas y sociales de excepción. Sin embargo, más que una herejía, el Catarismo fue un movimiento espiritual que afectó a todas las capas sociales, nobles, clérigos, burgueses, campesinos, comerciantes, caballeros. . . Despreciando los sacramentos que ofrecía la Iglesia Católica, desengañados de un clero que no practicaba lo que predicaba y negándose a someterse a la autoridad de Roma.

Los cátaros son objeto de sangrientas persecuciones que culminarían en 1244 con la conquista del castillo de Montsegur y diez años más tarde con el de Queribus. En este libro el autor nos resume la historia de los cátaros y los albigenses así como sus creencias y doctrinas. Niel insiste particularmente en el problema del mal, clave de bóveda del catarismo así como en sus precedentes, el zoroastrismo, el maniqueísmo o el bogomilismo. La fe del cátaro se fundamentaba en la convicción de que este mundo material y visible y todo lo que contiene es obra del diablo...… (más)

MONTSÉGUR

POURQUOI FUT ECRIT CE LIVRE

La première fois que je vis Montségur, c'était en 1930,
j'ignorais à peu près tout de l'histoire de ce site. A cette époque,
j'étais surtout amateur de sports de montagne et le passé du
Languedoc ne m'intéressait pas particulièrement, d'autant plus
que je le connaissais fort mal. Ce qui m'attira vers Montségur fut
la proximité du pic de St-Barthélemy, que je désirais gravir. Cette
idée m'avait été suggérée par la lecture d'un très bel article,
paru dans un vieil annuaire du Club Alpin Français, datant de
1903. Il était intitulé De Belesta au Massif de Tabe par ia
Fontestorbe et Moniséqur . L'auteur, un nommé Emile Belloc,
donnait, entre autres, un résumé de l'histoire de Montségur. Si
j'avais lu le passage de facon tout à fait distraite, par contre une
belle reproduction photographique du pog m'avait intéressé. C'était
la vue classique depuis le Planquat, peut-être l'une des premières
photographies de ce site remarquable. De plus, comme mon esprit
était loin d'être préoccupé par les questions religieuses, on peut
dire que j'abordai les lieux avec une mentalité entièrement libre
En cette matinée de juillet 1930, si je n'ignorais pas les grandes
lignes de la Croisade des Albigeois, je ne savais pratiquement rien
de l'hérésie albigeoise.

Profitant d'une journée creuse à Foix, j'avais enfourché mon
vélo, afin d'étudier les abords du St-Barthélemy. La chaleur était
suffocante, ce jour-là, et je faillis abandonner une promenade
qui n'offrait pour moi qu'un attrait secondaire. Rien de commun
entre la route actuelle et le chemin caillouteux, poussiéreux, que
je gravissais, le vélo à la main. Mes haltes étaient fréquentes. Le
premier choc eut lieu au Planquat. Jamais plus je ne devais
oublier cette première vision. A vrai dire, ce ne fut pas un choc,
mais plutôt une marque de grand intérêt. J'admirai longtemps la
montagne élancée, aux lignes si hardies et si régulières, couronnée
de ruines. Je me dis : Voilà Montségur, dont parle Belloc dans son...… (más)