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Obras de Golo

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Pensez! C’est mon droit d’exiger cela de vous, puisque vous êtes des hommes. Pensez !
(p. 30, probablement tiré de “Der Ziegelbrenner”, journal de Ret Marut paru entre 1917 et 1921).
Les bateaux qu’on voit dans les histoires de mer sont des bateaux du dimanche et leurs marins des marins d’opérette qui se font les ongles en remâchant comme une fleur de stupides chagrins d’amour. La vie en mer, seul le dernier des marins a le droit d’en parler.
(p. 49, probablement tiré du “Vaisseau des morts”, roman de B. Traven paru en 1926).

Cela fait un moment que je tourne autour de B. Traven, sans avoir pour l’instant sauté le pas et commencé à le lire. Alors quand j’ai vu ce « roman graphique » à la bibliothèque, je me suis dit que c’était une bonne idée pour l’aborder en douceur et voir à quoi ressemblait son univers. Je m’attendais à une de ses nouvelles adaptée en BD, mais j’ai vite été détrompée… Ce n’est rien moins qu’une tentative de biographie que nous livre ici Golo.
Une biographie, quelle drôle de façon d’aborder l’œuvre d’un auteur qui déclarait : « Ma vie m’appartient, seuls mes livres appartiennent au public. ». Et B. Traven a tout fait pour s’effacer derrière son œuvre, à tel point que bien des points de sa vie restent obscurs. Il en a peut-être même un peu trop fait puisque ce jeu de cache-cache fascine et amène à se pencher sur l’homme pour tenter de comprendre cette posture.
Pour en venir à cette bande dessinée, Golo se concentre surtout sur les années de militantisme allemand de Traven, agissant alors sous le nom de Ret Marut. J’ai d’ailleurs découvert à ce propos l’épisode de la République des conseils de Bavière et de façon plus générale la situation allemande à la fin de la Première Guerre Mondiale. Je n’avais pas réalisé dans quelle situation était ce pays avec qui nous avons signé l’armistice en novembre 1918 et négocié ces fameux traités humiliants. Cela éclaire d’un jour nouveau ma compréhension de l’histoire récente et, rien que pour cela, cette lecture a été plus que profitable.
Pour en revenir à B. Traven, c’est donc son engagement dans la révolution allemande, puis ses errances à travers l’Europe qui forment le gros de ce livre, jusqu’à son arrivée au Mexique en 1924, à Tampico. On le suit encore une dizaine d’années, dans sa découverte du Mexique et surtout du système d’exploitation des indiens et ses débuts dans l’écriture. Une écriture militante, qui fait du roman une arme encore plus puissante peut-être que le journal qu’il publia pendant ses années de militantisme en Allemagne.
Si la multiplication des identités reste une part importante de cette bande dessinée biographique, c’est surtout l’engagement indéfectible d’un homme que je retiens. Il semble ne se sentir bien que là où il y a un syndicalisme actif, toute sa vie c’est l’exploitation des plus pauvres qu’il dénonce, que ce soient les marins ou les indiens. Cet homme est énigmatique, bien qu’il ne semble pas avoir quelque lourd secret à cacher, juste il est en marge et refuse toute contrainte, même celle d’être identifié à une seule identité, mais ses convictions sont claires, ancrées, et rien ne peut l’en détourner. Je suis maintenant encore plus curieuse de découvrir ses romans, à commencer par Le Vaisseau des morts qui est déjà dans ma bibliothèque. Je ne sais si j’aimerai son style, si je serai d’accord avec ses thèses, mais je suis sûre de trouver un auteur qui met du sens dans ses écrits.
Une bonne BD donc, puisqu’elle m’a donné envie de découvrir un auteur, qui donne des clefs sans percer le mystère, qui évite d’être trop univoque même si on sent un certain parti-pris dans l’évocation des différents épisodes de la vie de Traven. Le dessin est assez varié, passant du noir et blanc à la couleur, de l’onirique au réaliste, du trait précis ou trait plus flou, comme pour mieux épouser les multiples identités du personnage. Je n’est pas toujours apprécié cela, surtout les tableaux oniriques pleine page, mais l’ensemble m’a captivée et, si je n’ai pas pu le lire d’une traite tant il est dense, j’ai avalé ce livre en une journée.
… (más)
 
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raton-liseur | Apr 5, 2015 |

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